Scooters et motos électriques : un grand projet de batteries communes

Scooters et motos électriques : un grand projet de batteries communes

3 novembre 2021 Non Par aslonpneu

Dans un monde en constante évolution, l’usage de véhicules électriques s’impose comme un nouvel enjeu dans les déplacements quotidiens. Avec un marché en pleine croissance ces dernières années, certains géants de la production veulent réfléchir à une standardisation des batteries. Dans leur viseur, les scooters et motos électriques. Autour de la table, Honda, KTM, Piaggio ou encore Yamaha, qui espèrent développer un marché du deux-roues articulé autour d’un objectif commun : élargir le champ des possibles avec les batteries des véhicules.

Créer des batteries interchangeables 

Dans ses stratégies pour faire grandir le marché des véhicules électriques légers, le Swappable Batteries Motorcycle Consortium (SMBC) composé des plus grands producteurs de deux-roues motorisés veut pouvoir optimiser le cycle de vie des batteries. En instaurant des normes au niveau national, les producteurs pourraient parvenir à créer un système de batteries interchangeables.

Une possibilité de recyclage entre les véhicules 

Au-delà des préoccupations d’autonomie ou de temps de rechargement qui fait encore tiquer certains indécis, l’idée du consortium pousse la démarche écologique de rouler à l’électrique encore plus loin. Pour cause, avec l’instauration de standards en matière de production de batteries dans le monde entier, scooters, cyclomoteurs et motos électriques pourraient adopter un mode de recyclage à grande échelle.

 

” La mobilité urbaine traverse un moment délicat de transition vers l’électrification. Grâce à notre Consortium, qui représente quatre grands acteurs mondiaux, les motos continueront à jouer un rôle clé dans le contexte urbain.” 

Michele Colaninno, chef de la stratégie et du produit du groupe Piaggio

 

Si les mêmes batteries sont produites partout dans le monde, cela deviendrait possible de les réutiliser entre différents véhicules. Dans un premier temps, le consortium prévoit de travailler au développement d’un système de batteries à basse tension (48 V). Mêmes modes de production, et en théorie, même utilisation pour plusieurs types de deux-roues électriques. “La définition de spécifications techniques standard internationales” : voilà un projet qui s’inscrit dans la marche vers une société plus durable.

Quelques lacunes en matière de rechargement

Pour autant, l’enjeu est double puisque le consortium a indiqué vouloir travailler sur toutes les grandes questions d’électromobilité. En ayant signé cet accord commun, les grandes têtes des quatre géants du deux-roues vont se pencher sur des questions d’autonomie, de temps et d’infrastructure de charge, ou encore de coûts.

Ainsi, en plus de standardiser la production mondiale, il s’agirait de développer des normes internationales relatives aux infrastructures de rechargement des véhicules électriques. En effet, la répartition des stations destinées au rechargement est encore très hétérogène selon les pays et au sein même des pays. En France par exemple, on comptait près de 30 000 points de recharge en 2020 pour environ 245 000 véhicules légers électriques en circulation. Bien sûr, des divergences s’observent entre les métropoles et régions encore très rurales. Mais le même type de constat est à relever à l’échelle mondiale.

Les batteries actuelles des deux-roues électriques 

Pour l’heure, motos et scooters électriques sont donc équipés de batteries qui ne sont pas interchangeables. La durée de vie moyenne des batteries au lithium qui sont majoritaires, s’exprime en cycles. Pour ces types de véhicules légers, elle est aux alentours de 600 à 800 cycles, ce qui s’apparente environ à 48 000 kilomètres parcourus.

À défaut de pouvoir réutiliser les batteries pour plusieurs véhicules comme le souhaitent les géants de la production de deux-roues, il est tout de même possible de contrôler leur durée  de vie. Que ce soit pour un scooter ou une moto, quelques règles de base le permettent :

  • Veiller à contrôler la température du lieu dans lequel est garé le véhicule. Une batterie ne peut supporter qu’un juste milieu entre les températures extrêmes. Autrement dit ne pas passer au-dessus de 25°c ou en dessous de 15°c.
  • Ne pas négliger le contrôle chez un spécialiste. S’assurer du bon état de son véhicule aura toujours un impact bénéfique sur la durée de vie de sa batterie.
  • Éviter les charges trop importantes sur le véhicule. Dépasser le poids maximal autorisé pour un véhicule de ce type épuisera plus rapidement la batterie.

En matière de rechargement :

  • Rester vigilant au moment du rechargement et du niveau de la batterie. Autrement dit, il est conseillé de ne pas attendre que le niveau soit au minimum pour la brancher. Cela implique d’envisager le rechargement dès qu’il lui reste moins de 10% de son autonomie.
  • Attendre que la batterie soit bien refroidie avant de la brancher. Recharger une batterie à chaud risque d’endommager ses composants et à fortiori de diminuer son autonomie.

Ces gestes garderont toujours une certaine utilité dans l’optique de pouvoir réutiliser toujours plus les batteries. Reste à savoir si le consortium de producteurs du deux-roues parviendra à démocratiser l’électromobilité pour des pays comme la France qui s’est fixée l’objectif d’aménager 7 millions de bornes de rechargement d’ici à 2030.